Chronologie de l'activité minière

1870

1959 - 1960

1960 - 1966

1965 - 1966

1967 - 1970

1971

1983, décembre

1986

La présence d' « amphiboles » et de « pyrites arsenicales » dans la région de Salau est documentée dans le cadre d'une Carte géologique et minéralurgique du département de l'Ariège et, confirmée par de nombreux travaux géologiques par la suite.

Un géologue du BRGM qui effectue un inventaire des ressources minérales du département de l'Ariège découvre les affleurements de scheelite.

Le BRGM effectue des recherches par sondage et en réalisant des galeries de 2m x 2m sur des longueurs de 250 / 300 m sur le site du Pic de la Fourque (2 galeries à 1320m et à 1430m d’altitude), sur le site des Maourels (2 galeries - stériles) et sur le site du Bois du Rabé (1 galerie - stériles).

Création de la Société Minière d’Anglade avec au départ des capitaux d’Arabie Saoudite et du Vénézuéla. Ces actionnaires ont été ensuite remplacés par des actionnaires anglais (Charter), hollandais (Shell) et américains (Billington). Mais à partir des années 1980, les actionnaires principaux étaient Paribas, Coframines, et Eurotungstène Poudre (à partir de 1984).

Réalisation des travaux préparatoires : création d’une route, creusement de la première galerie, création des salles de laverie et de concassage.

Début de l’exploitation, mise au point de l’usine de traitement (long et difficile car le minerai n’était pas constant).

Alors que la quasi totalité du minerais était vendue à la Russie, celle-ci décide en décembre 1983 de ne plus recevoir de tungstène en provenance de Salau. Le minerai a été proposé alors à des acheteurs américains mais pour convenir au standard des USA il fallait faire retraiter celui-ci à Sète dans une usine de la Cofaz pour en retirer (en utilisant de l’acide nitrique) le phosphore qui se trouvait encore lié au minerai à la sortie de l’usine de traitement de Salau. Le procédé n’étant pas concluant et les américains refusant ce minerai, la SMA lie à partir de 1984 un partenariat avec Eurotungstène Poudre (Sté française - Grenoble) qui achètera la totalité du minerai de Salau à partir de 1984.

Baisse des cours du tungstène suite à un dumping chinois... la mine de Salau ferme soit disant pour raisons économiques mais ne rouvrira pas contrairement à toutes les autres mines de tungstène qui ont arrêté leur activité à la même période.
A la fin de l’activité, retour d’une centaine de fûts en provenance de la Cofaz qui sont stockés dans les anciennes galeries d’autre part des transformateurs contenant du pyralène seraient encore présents dans les galeries.


Chronologie de la découverte d'amiantes

1968

1983, Octobre

1983, Décembre

1984, Printemps

1986

La SMA embauche du personnel pour effectuer les travaux préparatoires à l’ouverture de la mine. Tous ces personnels sont soumis à un examen médical et radiologique (quatre clichés radio pulmonaires : face, profil droit et gauche, dos) tous présentent des poumons nets sauf deux personnes qui présentent un début de silicose. Les personnels recrutés par la suite seront soumis aux mêmes diagnostics médicaux avant leurs embauches.
A titre d’exemple : parmi ces personnels se trouve une personne embauchée comme mineur de fond, puis au concassage ensuite à la laverie habitant la commune de Couflens, qui n’a jamais travaillé en dehors de la commune.
En 1972 cette personne présente des gênes respiratoires : les pneumologues du CHU de Toulouse diagnostiquent des «plaques pleurales en cours de calcification». En 1983, on diagnostique chez ce mineur une asbestose alors qu’il n’avait jamais été exposé à l’amiante avant de travailler à Salau ! Le pneumologue qui suit ce mineur ne pensant pas que la mine allait fermer dans l’année écrit en 1986 : « des conséquences pour la surveillance et pour l'exploitation qui sont essentielles et qui risquent d'être très graves ».

La direction de la SMA demande à la direction du laboratoire de recherche du BRGM de venir effectuer des prélèvements pour analyses (roches, poussières et dépôts). Les prélèvements sont effectués les 14 et 15 octobre 1983, les résultats parviennent à la direction le 15 novembre 1983 et le 17 novembre, le directeur de la mine écrit à sa direction parisienne avec copie au délégué mineur, au médecin du travail, à la DRIRE.... pour leur donner les résultats des premières analyses : il y a de l’amiante à Salau dans certains échantillons. Le BRGM soumet à la direction, pour acceptation, un devis pour effectuer d’autres analyses.

Les services du BRGM effectuent de nouveaux prélèvements dans toutes les galeries et au concassage. les résultats parviennent le 12 janvier 1984 : rapport Boulmié qui mentionne 0,5 fibres/cm3 d’air dont 50% ont un faciès asbestiforme.

Suite à une réunion de crise à Toulouse en présence de la direction de la SMA, du BRGM, de la DRIREavec l’ingénieur des mines de Foix... M. Henri Pezerat - CNRS et Mme Annie Thébaud - Inserm, s’intéressent au problème «amiante» de la Mine de Salau . Ils effectuent des prélèvements sur les stériles extérieurs, des prélèvements réalisés à l’intérieur des galeries leurs sont transmis par des mineurs car on leur interdit d’en effectuer eux-mêmes !
M. Pezerat rédige un rapport (2 août 1984) remis au délégué mineur.

Deuxième campagne de prélèvements et d’analyses des problèmes de santé des mineurs de M. Henri Pézerat - deuxième rapport (8 janvier 1986) où il conclue que les cas de fibroses naissantes observés chez les mineurs sont dues à une surexposition aux poussières d’actinolite, une des variétés d’amphiboles les plus dangereuses y compris dans sa forme non asbestiforme.

Tous les mineurs de fond licenciés en décembre 1986 partent avec un document que leur a remis la médecine du travail, document qui relate leurs pathologies et les points à faire surveiller à l’avenir.
A la fermeture de la mine, plusieurs décès de mineurs ont déjà été constatés : mésothéliome, cancers et problèmes pulmonaires.
Plusieurs témoignages font état que plus l’exploitation se faisait en profondeur (sous 1230), plus l’amiante était présente.